vendredi 31 mai 2013
Comme au retour de chaque périple, voici les photos de quelques-unes de nos rencontres.
Randonneurs, pèlerins ou autochtones, ces "rendez-vous" ont été riches tout au long de cette aventure. Rencontres de quelques minutes, d'une heure, d'une soirée ou de quelques jours, elles ont permis de partager des moments forts et des bouts de vie, d'échanger nos expériences et des points de vue... 
Je vous en ai parlé tout au long de cette aventure, voici les photos de quelques-uns de ces "rendez-vous" inoubliables...
A Cheylard Lévêque, accueil très chaleureux chez une habitante du village.
Au "Pré de Modestine" à Saint Jean du Gard, chez Evelyne et Michel Verdier
pour un rendez-vous inoubliable avant de quitter le chemin de Stevenson.
Le chemin et ses rencontres... Marie-Claude et Jean. Merci pour votre gentillesse.
Le chemin est aussi plein de belles surprises.  
Un grand merci à vous de m'avoir ouvert grand la porte de votre maison 
alors que dehors la pluie de cessait de tomber. 
J'ai passé un très belle journée à vos côtés.
Martine à Vallon Pont d'Arc. Merci encore pour ton accueil 
mais aussi pour ton aide à la préparation de mon aventure. 
Grâce à ton expérience, j'ai pu découvrir des lieux et des sentiers magnifiques. 
dimanche 26 mai 2013



Je suis donc à environ 1km de St Marcel. C'est le matin et je prends un petit café avec mes sympathiques hôtes. Là, je remarque que Marius a des plaques sur le dos. Je me demande ce que c'est : un peu enflammé, les poils qui tombent...Est-ce le bât ? Bizarre : ça n'est jamais arrivé et c'est pas la chaleur...Il faut que je consulte un vétérinaire en rentrant car ça m'inquiète. Depuis quelques jours, il se gratte beaucoup. Il est vrai qu' en cette saison, il perd ses poils d'hiver et met son poil d'été, mais il n'a jamais eu de démangeaisons comme ça. Je lui mets de la pommade...en attendent le diagnostic.

Je le rebâte et dit au revoir à mes hôtes et là, ça sent vraiment le retour ! Et ça sent tellement que j'arrive à St Marcel et je me trompe de GR... J'arrive plus loin que Bourg St Andéol, plus à l'ouest !
Ouais ! C'est moi qui suis vraiment à l'ouest !

Je retrouve la bonne direction et à Bourg, je prends un sandwich...et une averse tant qu'à faire ! ça faisait longtemps!
Je traverse le pont du Rhône et quitte l'Ardèche pour la Drôme provençale.

Ah! les portes de la Drôme provençale ! Quel comité d'accueil ! La centrale du Tricastin qui ne fume plus grâce à son nouveau système de refroidissement, pour rassurer les touristes, ses trois éoliennes pour donner bonne conscience à Areva, son centre d'enfouissement de déchets, son autoroute, son TGV, ses zones commerciales à perte de vue...quel charmant paysage !



Après plusieurs kilomètres de goudron, j'arrive à Pierrelatte par une petite route parallèle à la nationale.
Et là... devinez quoi ? Une averse !!!
 Mais le centre ville est festif en ce samedi de mai, sauf pour Marius un peu effrayé par les klaxons intempestifs d'un mariage.
A la sortie de Pierrelatte, un couple en voiture s'arrête : " C'est vous qu'on suit sur Internet ?". Ils connaissent le nom de Marius et descendent pour prendre une photo.
Je m'arrête dans une boutique bio pour acheter quelques aliments pour la soirée et le déjeuner de demain ... et pour conjurer la pollution ambiante !! 
Le couple me rejoint à nouveau pour faire un don à l'association.
Au pont du Rhône, Marius a quelques difficultés pour traverser..il n'est pas rassuré. Il crée un embouteillage mais les automobilistes sont sympas : ils nous doublent dès qu'ils le peuvent mais avec prudence. Les voitures qui arrivent en face en font autant : elles s'arrêtent. Les gens nous font de grands signes, nous encouragent tandis qu'une trentaine de voitures patientent des deux côtés du pont ! 
Marius super star ou... sérieux dos d'âne ???!!!

Ensuite, on longe l'autoroute à bonne distance quand même, plus loin, on passe dessous, et au rond point de St Paul Trois Châteaux, on traverse la départementale pour aller en centre ville chercher de l'eau. 
Je croise par hasard une journaliste du Dauphiné Libéré qui en profite pour m'interviewer et faire un papier.
Elle dit : "Ah oui ! C'est Marius!!". Quand je vous dis que c'est une star !!!
la star des chemins de traverse
J' achète quelques cerises et l'épicière me les offre...encore le charme de Marius !
En sortant de St Paul, impossible de partir sans prendre une troisième averse !!!!
Voyant l'heure avancée, je me dis qu'il est plus prudent de m'arrêter là car je n'arriverai pas à Baume de Transit avant la nuit.
Je plante ma tente, comme l'an passé, dans un petit espace qui borde la piscine et le terrain municipal.
Le vent souffle fort.
Et, en guise de douche, arrive  la dernière averse de la journée !!!



La nuit est agitée, car il y a pas mal de passages de jeunes bruyants sur le terrain communal.  
Au matin, je me dis que c'est la fin du voyage et là, le corps se relâche et d'un coup, je sens toutes les douleurs que je ne sentais pas avant : les reins, les jambes... Le chemin paraît long...Faut dire que je traîne un peu les pieds ! Rien à découvrir dans ce paysage que je connais par coeur et c'est laborieux !!!
Tellement qu' en passant par Richerenches, j'enlève ma veste et oublie mon appareil photo !



( Heureusement, je le récupère le lendemain grâce à la gentillesse d'une dame de Richerenches qui l'a trouvé et conservé...Merci !!!) 

On marche donc nos 25 km et nous arrivons à Rousset à 21 h.
Je dois reprendre mes cartes pour être précis, mais nous avoisinons les 450 km prévus.
Marius a bien marché. Sur les passages difficiles, il a été royal. Il est de plus en plus affectueux...et de plus en plus gourmand et chipeur aussi !Il a fait de gros progrès surtout avec l'eau qu'il détestait au début de nos randos, même s'il saute encore par moment par dessus les ruisseaux...Et il fait des bonds pour des raisons que j'ignore, de temps en temps...Et maintenant, il s'ébroue ! C'est nouveau mais il a vu faire d'autres ânes, alors, il imite ! Il a pris de ses congénères des expressions : ouvrir la gueule pour sentir et faire une sorte de sourire. Et il a appris le pivot sur place lors de périple. Il a moins peur du bruit. Il m'impressionne : je le vois grandir, mûrir, changer...Il a de plus en plus confiance en moi et notre complicité augmente à chaque voyage.

En chemin, les gens s'étonnent qu'il ne soit pas attaché. Je ne prends la longe que pour les passages dangereux, dans les descentes pour le retenir quand le terrain glisse, dans les endroits difficiles, ou lorsqu'il y a des voitures. En chemin, il marche souvent devant et on dirait qu'il reconnaît les panneaux ! Il m'attend aux croisements. Quand je pose mes bâtons, il s'arrête. Quand je sors mon appareil photo, il s'arrête et broute.
La plupart du temps, il marche à mes côtés. Quand je mets de la musique  dans mes écouteurs et que je chante, il apprécie !!!
Voilà ! Il a retrouvé son pré maintenant mais pas ses copains car on attend le diagnostic du vétérinaires pour les plaques en cas de contagion.

Et moi ? A peine arrivé, mon esprit est déjà sur les prochains sentiers.
Le prochain départ du Magical Marius Tour est fixé à la mi juillet, pour 7 à 800 km jusqu'à fin août.

Merci à toutes celles et tous ceux qui nous ont suivis sur ce blog, ou sur Face Book, encouragés, laissés des commentaires...Merci.



vendredi 24 mai 2013

C'est Martine qui a rajouté des panneaux sur les chemins

Nous levons le camp vers 9h à  Bidon.
Je m'arrête boire un café à l'auberge et je discute un petit moment avec le cuisinier de l'auberge qui a une ânesse et me demande des conseils pour bâter.
Puis nous prenons la direction de St Martin d'Ardèche, par des chemins sur ce plateau calcaire ardéchois un peu monotone.

Je dois avouer que je me paume un peu dans les cartes. Ce n'est pas que je me débrouille mal,  je commence quand même à savoir bien lire une carte, mais ici, les chemins sont assez mal indiqués.


Je cherche donc des repères approximatifs...et je fais quelques erreurs d'aiguillage. 
Le temps me semble long et nous arrivons vers 16h à St Martin d'Ardèche. Nous avons parcouru 15 km...

Le trajet a été plutôt calme, sous un soleil qui joue à cache -cache avec les nuages et un vent froid qui glace par moment.

Je traverse St Martin et boit un café, je mange un peu.
Nous croisons des personnes qui posent beaucoup de questions...et ont du mal à croire que nous avons déjà fait près de 450 km !






A St Martin, un grand pont enjambe l'Ardèche.Le village était un lieu de passage des pèlerins et voyageurs qui traversaient l' Ardèche ( la rivière) à cet endroit là.

 Autrefois St Martin de la Peyre 
( de la pierre)    dépendait d' Aiguèze, qui se situe maintenant dans le Gard. Plus tard St Martin de la Peyre devint St Martin d'Ardèche.



On raconte que St Martin étant souvent inondé par les crues de l'Ardèche, leurs voisins d'Aiguèze, pour se moquer , les appelaient les "trempo-quieù" ( les trempe-culs ) !!!
Le grand pont de pierre, qui reliait St Martin à Aiguèze ayant étéemporté par une crue en 1900, a été reconstruit en 1905...et inauguré en ...2005 !!!!!

Et maintenant direction St Marcel !

Nous marchons d'un bon pas et arrivons à St Marcel où une famille entière vient à notre rencontre. Nous discutons, on nous donne de l'eau et on nous offre un terrain pour la nuit.




Le retour approche et j'aimerais faire durer le chemin encore et encore...

jeudi 23 mai 2013

Je quitte mon petit chalet, chez Martine, un peu tardivement. Martine m'a très bien accueilli, me fait un don pour l'association.  Elle est formidable...mais elle trouve que Marius a un allure de dromadaire, à cause de sa manière de bouger la tête d'avant en arrière. Il est pourtant natif d'Ardèche, le Marius ! Il est né à Aubignasse.
Je bâte donc mon dromadaire, en pensant que c'est la dernière nuit confortable que je passe avant la maison.


Dans le centre ville, c'est le jour du marché : on fait attraction, mais je ne m'attarde pas car je crains que Marius ne bouscule les stands avec ses sacoches.


J'ai rendez vous avec la correspondante locale de la Tribune, près du temple. Je prends donc une petite rue pour arriver au Temple et là une commerçante m'arrête et me lance : 
"On veut pas d'âne ici !!!"
J'essaie de discuter avec cette dame si sympathique qui me parle en me tournant le dos, encouragée par son vieux mari affalé sur un banc ...Mais je m'énerve et je finis par dire que c'est sans doute l'argent qui leur monte au cerveau alors qu'il y a quelques années, ils devaient encore caresser le cul des vaches !!!!
Et leurs propos très désagréables me rappellent qu' à Vallon, il a été question d'interdire le passage des chevaux et des ânes, à la demande des commerçants! C'est Martine qui me l'a dit.
La fumée du tourisme leur est montée à la tête !!!!
Et voilà de quoi me mettre de bonne humeur de bon matin !!!

Humour ardéchois ?
On repart donc sur la place du village, hors du marché,  près d'un manège en bois. Pas le temps de faire un tour de manège, mais je prends un café - interview, avec la correspondante de la Tribune.
Martine m'accompagne encore quelques kilomètres pour m'aider à sortir du village, et là, dans une ruelle interdite aux véhicules, un jeune homme en mobylette passe comme un fou au ras de Marius. Je lui fais savoir un  peu fort qu'on ne fait pas ça à un animal ! Il s'arrête et me lance un courageux : "Va te faire enc...fils de p...." ! ...à 150 m de moi et repart !!!
Je respire en pensant : "Pas de violence, c'est les vacances!!"
Mais bon, il est temps que je quitte ce lieu particulièrement accueillant !!!!!
Enfin, heureusement que je garderai le souvenir de l'accueil de Martine, si généreux !

Nous prenons le GR4, passons une  rivière qui s'appelle St Epuni et on monte doucement de 80 m à 200 m et là Martine nous quitte. 
Je la remercie infiniment pour sa gentillesse. 
C'est une montée un peu raide mais ça va.

Nous arrivons au Cirque d'Estre où l'on aperçoit par moment le Pont d'Arc, dans un bois de chênes et de buis, une végétation assez basse. 

Je croise un couple de randonneurs, très sympas, nous marchons ensemble un moment et lorsque le GR se partage en deux, nos chemins se séparent. Quelques centaines de mètres plus loin, ils reviennent vers moi et me rapportent une carte qui était tombée de la sacoche de Marius où je l'avais posée. Sympa !

Au cirque d'Estre, un très joli panorama s'offre à nous.
Nous passons par le joli bois du Roi, un chemin de terre qui change sans cesse d'aspect ( terre, cailloux), le traverse. Les arbres sont couverts de mousse, c'est très humide avec des chênes et des fougères et une bonne odeur d'humus. Encore une forêt enchantée ! Le chemin s'appelle le ravin de Combe Longue.  Je m'arrête dans une clairière très herbeuse pour que nous mangions, Marius et moi. Nous sommes à environ 400 m d'altitude.

Je traverse ensuite le hameau de Mayres, puis je prend le GR4 S diection St Romèze. Je passe par Saout du Loup, près d'une rivière au joli nom de Pissevieille, une grimpette vers Patroux..
J'adore les noms des lieux dits, des villages, des rivières..toujours très poétiques et évocateurs.
Il y a là de belles maisons, mais aussi des déchets dans la nature et je me dis que l'Homme moderne se croit obliger de marquer son territoire par ses déchets qu'il déverse un peu partout.

Je prends une petite départementale à 1 km de St Remèze, je fais le tour du village et me pose près du cimetière pour manger une demi- heure. Si je m'éloigne de Marius et qu'il ne me voit plus,  il panique et me cherche. Le temps d'aller faire un besoin urgent et  je le retrouve sur  la route, affolé. 


Et pendant qu'on fait notre pause, des personnes passent par là et entament la conversation avec moi.
Pendant ce temps, ce diable de Marius en profite pour manger mes cookies ! Donc, après les chips, le paquet de céréales, Monsieur  me chipe mes cookies ! Cet âne est insortable !
Moralité : Ne pas parler en mangeant ( ça ma mère me l'avait déjà appris !)... car Marius veille et en profite!

Pourtant, c'est mon compagnon de route et il y a d'autres choses que j'aime à partager avec lui.
Par exemple, à St Remèze, nous avons le choix entre une route et un chemin : on a voté avec Marius et à l'unanimité moins une voix on a décidé de prendre le chemin. 
C'est plus long mais on préfère choisir une longue piste forestière qu' une route goudronnée.


Nous arrivons à Bidon vers 19h45. Je cherche un terrain , je tape à une porte pour demander où nous pouvons dormir ce soir, mais la dame me dit qu'elle ne sait pas. Elle a un grand jardin devant chez elle, mais...bon !!!


 En revanche un monsieur me conseille un terrain municipal derrière l'auberge.
En traversant Bidon, je prends une averse. Je débâte très vite Marius pour planter la tente et mettre les sacs à l'abri.
Puis je monte à l'auberge pour manger tranquille et au sec avant de revenir à la tente.

L'auberge de la Farigoule à Bidon est recommandée depuis plus de 10 ans dans le livre du Routard. C'est un endroit très chouette qui cuisine des produits locaux avec la liste des producteurs affichée.



Il me reste trois jours pour rentrer, avec ma journée de retard soit 80 km à faire en trois jours. C'est jouable.
Je peux couper et aller directement à St Marcel ou passer par St Martin comme prévu, mais c'est plus de kilomètres à la journée. 
Et puis, la météo va aussi influencer ma décision.
Enfin,  la nuit portant conseil,  je prendrai cette décision demain matin.
Ira ? Ira pas ?




mercredi 22 mai 2013

Il est 6h15 quand je me réveille dans le jardin de Bannes où j'ai passé une nuit un peu agitée car je craignais que Marius, attaché à un rocher, ne s'échappe !
Et ce matin, il fait des bruits bizarres avec son naseau : des sortes  d'éternuements, comme quand il ronfle à la Dark Vador ! J'espère qu'il n'a pas attrapé un rhume !
A 8h,  je suis prêt à partir ! J'attache Marius à un rocher pour le bâter et je vois qu'il a un drôle de regard apeuré, les oreilles en avant, comme quand il sent un danger. Devant nous, il y a une terrasse, une pelouse et un petit bois. Je regarde et ne vois rien . Je le rassure : "ça va, Marius, il n'y a rien!".  Je le lâche pour qu'il se détende et il essaie de s'enfuir. Je le retiens, et comme je lui répète : "il n'y a rien"... je vois un chevreuil à 20 ou 30 m, tapi dans l'herbe haute, qui s'enfuit en aboyant très fort ! Belle surprise pour commencer la journée !!!
.

Je bâte Marius pour la 2ème fois, et le propriétaire du jardin m'invite à boire un café.


A Bannes il y a un fort du XVIème siècle qui fut en partie détruit à la Révolution.
Nous marchons assez vite sur des petites routes goudronnées dont certaines très fréquentées.

Beaucoup de vent aujourd'hui ( j'ai encore une polaire et une veste).



Après Bannes, dans cette partie de la vallée, il y a de très nombreux clochers à flèches.
Ils ont très hauts et je me repère aux clochers.


Puis je passe dans des vignobles que des viticulteurs s'affairent à pulvériser avec des produits pas très naturels ! C'est insupportable ! J'ai du mal à respirer et ils ne s'arrêtent pas même quand on passe à proximité. J'en ai plein les yeux avec le vent. Affreux ! L'odeur me poursuit un bon moment après et j'ai la nausée.
J'arrive à  Berrias et là, il y a des travaux de voierie.... Et bien ! même l'odeur du goudron me semble acceptable ! Enfin ce matin, c'est un festival d'odeurs pas très agréables !
Je rencontre un viticulteur qui a déjà fait le "Compostelle" et qui est très touché par ma démarche. Il m'invite chez lui, mais j'ai des kilomètres à rattraper et je n'ai vraiment pas le temps de m'arrêter.


Je vois encore des vignes ( ça faisait longtemps !),  des champs de céréales et de luzerne.
A cause des travaux, je suis sorti du chemin prévu et je trouve une petite route fraîche avec un ruisseau qui la longe...c'est joli et ça sent bon par ici !!! 

Je m'aperçois que je suis dans un coin assez touristique car je croise deux restaurants 3 étoiles, des chambres et des tables d'hôtes...On approche des Gorges !

Je reprends alors le GR4 vers Comps, un très joli village où j'arrive vers 13h 
(c'est là que j'aurais du dormir la nuit dernière si j'avais respecté l'itinéraire). A la sortie de Comps, le GR4 est une route goudronnée...puis je le perds car très mal indiqué et je monte au col de la Cize...et ne reprends pas le GR car je sais qu'il n'est pas praticable avec un âne.

Je croise un couple de hollandais à la recherche d'un village abandonné qu'il ne trouvent pas....???


Puis nous faisons une petite halte sur des chaises avec des tables posées au bord du chemin...sans doute installées là par des chasseurs.
Chemin faisant, je vois avec effroi un énorme serpent au milieu de la route. Marius est devant moi et j'ai beau lui crier stop ! il y marche presque dessus. C'est une couleuvre de Montpellier qui passe entre les sabots arrière de Marius et mes pieds ! Elle doit faire deux mètres de long !!!  J'ai eu chaud  !!!
Je n'ai eu ni le temps, ni l'idée de la prendre en photo! Je sais que c'est la seule couleuvre venimeuse en France, mais son venin n'est pas très toxique.  Impressionnant !



Je prends la direction de Combe de la Bonnefille, on descend en voyant plusieurs dolmens et on se dirige vers Sampzon. C'est une piste entourée de garrigue et on ne voit aucun paysage autour. Puis on quitte le GR pour une autre piste qui nous conduit au village de Sampzon.

Là Martine m'attend. Elle loue des ânes à Vallon Pont D'Arc et organise des randonnées pour les visiteurs.
Elle va faire avec moi les derniers kilomètres. J'ai rencontré Martine à l'AG des loueurs d'ânes et elle m'a conseillé pour tracer le parcours à travers les Gorges de l'Ardèche car elle connaît bien la région.
Nous descendons un chemin de chèvres bien caillouteux jusqu'à un radier que nous devons prendre pour traverser l'Ardèche ( la rivière). Mais la rivière coule fort, le barrage hydroélectrique fait beaucoup de bruit et je crains que Marius ne soit pas très "chaud" pour traverser. Ce n'est pas dangereux mais comme il y a un wagonnet sur la plateforme, je dois le débâter pour qu'il puisse passer.
Finalement, il passe sans difficulté.

A quelques kilomètres de là, par la route, il y a l'exploitation de Martine. Partout, des campings, des locations de bungalows, et surtout 40 loueurs de canoës-kayaks ...et un seul ânier : Martine !!!
Je pense que la location de canoës est plus "juteuse" que les promenades à dos d'âne !
Trek'âne est un endroit agréable où nous arrivons vers 20h30. 
Je rends visite à tous les ânes dont un tout petit né l'an dernier.
Martine m'installe dans un chalet de bois près de sa maison. Je suis entouré d'ânes et Marius a plein de copains ce soir...des copains qu'il feint fièrement d'ignorer mais il est quand même en bonne compagnie !!
Je suis crevé et content de dormir sur un matelas.







mardi 21 mai 2013



En me levant ce matin, j'ai la visite de "l'anglais" qui a entendu parler de ma présence par "Dédé", sans doute.
Il vient à ma rencontre, intrigué par mon aventure.
Il m'invite à boire un café chez lui ... mais c'est un véritable petit déjeuner qui m'attend : beurre, tartines, confiture ! Cet homme simple en apparence est un passionné de l'histoire des mines et il collectionne de vieilles lampes de mineurs, dont certaines ont été fabriquées dans le village.
Cette lampe de sûreté porte le nom de son inventeur Jean Baptiste Marsaut.
Elle a vu le jour en 1880. Elle permettait de s'éclairer dans la mine pendant 8 heures et fut vendue dans le monde entier.
On peut voir l'atelier qui les fabriquait dans le hameau.


L'histoire des Cévennes et de cette région en particulier est marquée par les mines de houille car on y fabriquait aussi les outils de la mine. Ces lampes, outre leur fonction d'éclairage, ont sauvé de nombreux mineurs des coups de grisou. "L'anglais" m'explique que selon la fonction dans la mine ( apprenti, ouvrier, contremaître..) le matériau de fabrication des lampes était différent : lampes en fer pour l' ouvrier, en laiton pour ses chefs...celles des simples mineurs par exemple, n'étaient pas démontables, elles étaient scellées. Les premières étaient des lampes à huile, puis à essence, plus éclairantes.
J'apprécie la confiance que me fait mon hôte en m'ouvrant sa porte. Et j'apprends beaucoup de choses. Et en plus, il m'offre de précieuses allumettes !
 Merci à toi, "l'anglais", et j'espère qu'on se retrouvera un jour !
Quelle belle rencontre !

Je reprends donc la route vers 10h30 et en traversant le village, je croise un monsieur qui me fait part de son rêve de faire "Stevenson" avec un âne. Je lui donne une carte et je salue le maire qui arrivait et que le monsieur me présente.
En haut du village, je retrouve le GR et un col m'attend.
Je passe le hameau de l'Arbousset, qui abritait 20 à 23 familles en entre 1872 et 1876, mais qui a été abandonné en raison d' effondrements de terrain dus à l'exploitation minière. Depuis la fin du XIXème siècle, il n'est plus qu'un village fantôme.

D'ailleurs, ça s'effondre toujours par ici, car je vois, plus loin, une partie d'un terrain de tennis effondrée. La terre en a avalé un morceau et forme un gros trou, comme une bouche béante.


J'avance vers Bessèges ( c'est encore le Gard) par le GR44B  par un très beau sentier, dans une pinède.
Je m'attarde pour faire quelques courses de bouche, mais le village est en travaux et c'est compliqué à traverser avec Marius qui a peur.
Je bois quand même deux cafés dans deux bistrots différents et les deux m'offrent le café...grâce à Marius, qui séduit tout le monde et puis, les gens sont gentils par ici! 


 Je reprends donc le GR qui se transforme en petit sentier de pins et de fougères.
Je découvre une grotte pas très profonde. J'observe l'intérieur mais je n'ose pas trop m'aventurer, vu l'état des sols.
La grotte du Valette est en fait une galerie qui servait pour le minerai de fer.
Je fais demi-tour et je redescends sur une centaine de mètres et là...le passage est bloqué par un arbre couché au milieu du chemin.





Comme nous sommes entre deux terrasses, impossible de monter ou de descendre pour contourner l'obstacle.
Je fais donc faire à Marius un pivotage acrobatique et il parvient à faire un pivot parfait ! Très fort, mon Marius !

On revient en arrière et on suit des traces de randonneurs passés un peu plus haut pour éviter le tronc...on avance et là, d'un coup, on se retrouve dans un lotissement ! Surprise ! Passage sans transition de la forêt magique à la civilisation ! 

Nous arrivons à Bessèges mais avant d'en traverser le pont, nous passons par un petit hameau : "Cantonade" où nous sommes arrêtés par une institutrice et les enfants d'une petite école. J'explique aux gamins que le bonnet d' âne, c' était fait pour donner aux élèves l'intelligence des ânes qui ne sont pas des animaux bêtes comme on l'a fait croire aux petits enfants. C'est l'attraction : l'institutrice et ses élèves nous posent plein de questions.  Marius est bisouillé, caressé, et nous faisons une photo que je lui enverrai en souvenir. Je ne la mets pas ici à cause du droit à l'image pour les enfants. 
A part ça, la Cantonade est un village sinistré, moribond...un de plus !

Nous traversons la Cèze par le pont, je fais quelques courses à Bessèges et repique sur le GR44A cette fois. Un peu de grimpette 
( 300m) et on arrive tranquillement à Gagnières.


La rivière s'appelle  la Ganière ( même phonétique mais pas même orthographe) 
Sans s'attarder, on rattrape l'ancienne voie de chemin de fer que nous suivons sur plusieurs kilomètres.
Cette voie ferrée passait dans la cité minière de Gagnières et servait au transport du charbon . Elle assurait la liaison entre le Gard et l'Ardèche  ( et même Alès-Paris par le Teil ).
Elle a été démontée et est devenue un lieu de promenade ombragé.




Puis le GR s'engouffre dans  un tunnel fermé à la circulation.

On croise une cavalière et Marius est très intrigué par la jument.
D'un coup, il semble moins fatigué et un peu excité.
On discute de loin pour éviter le contact des deux animaux. Elle me dit qu'elle va faire 350km en 12 jours, à cheval, sur les plateaux ardéchois, avec un groupe d'amis. 
On fait un bout de chemin ensemble, mais les grandes enjambées de sa jument ont vite raison de Marius qui ne tient pas la distance !
Nous suivons ses traces sur quelques kilomètres, puis nous prenons une autre direction.
 .
le viaduc de Doulovy

Nous voilà au viaduc de Doulovy.
Petite pause. 


Il y a là une ânesse dans un enclos et Marius lui fait la conversation.

 Quand nous repartons, l'ânesse lance un braiment déchirant, mais Monsieur Marius daigne à peine tourner la tête pour écouter la complainte de la demoiselle et reprend son chemin sans le moindre "au revoir" ! Déjà reparti vers d'autres aventures !
Il reste 6 km pour arriver à Banne. Le GR traverse une forêt de pins où de gros engins ont laissé des traces profondes, désagréables pour les chevilles.
J'arrive à Montgros ( qui est aussi le petit nom affectueux que je donne à Marius !) un kilomètre et demi avant Banne, par une route goudronnée qui devient ensuite un chemin caillouteux.
Là je vois un homme à qui je demande si je peux planter ma tente dans son jardin.  Il accepte gentiment. Il y a de la bonne herbe pour Marius. 
J'amarre bien la tente car il y a du vent ce soir et je veux éviter un envol nocturne !







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Marius Tour 2013
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Le parcours

Samedi 4 mai (Jour 1) : Le Puy en Velay - Coubon - L'Herm (14 km)
Dimanche 5 mai (Jour 2) : L'Herm - Le Monastier sur Gazeille - Goudet (14,5 km)
Lundi 6 mai (Jour 3) : Goudet - Le Bouchet Saint Nicolas - (11 km)
Mardi 7 mai (Jour 4) : Le Bouchet - Landos - Pradelles (19.5 km)
Mercredi 8 mai (Jour 5) : Pradelles - Langogne - Le Cheylard L'Evêque (21 km)
Jeudi 9 mai (Jour 6) : Le Cheylard L'Evêque - La Bastide-Puylaurent (19km)
Vendredi 10 mai (Jour 7) : La Bastide-Puylaurent - Les Alpiers / Le Bleymard (26km)
Samedi 11 mai (Jour 8) : Les Alpiers (Le Bleymard)- Le Pont de Montvert (20 km)

Dimanche 12 mai (Jour 9) : Le Pont de Montvert - Florac (28 km)

Lundi 13 mai (Jour 10) : REPOS
Mardi 14 mai (Jour 11) : Florac - Cassagnas 16 km
Mercredi 15 mai (Jour 12) : Cassagnas - St Germain de Calberte - Saint Etienne Vallée Française 23,5 km
Jeudi 16 mai (Jour 13) : Saint Etienne Vallée Française - St Jean du Gard 11,5 km
Vendredi 17 mai (Jour 14) : St Jean du Gard - Malataverne 23 km
Samedi 18 mai (Jour 15) : Malataverne - La Grande Combe - L'Affenadou 21 km

Dimanche 19 mai (Jour 16) : L'Affenadou - Bessèges 22.7 km
Lundi 20 mai (Jour 17) : Bessèges - Banne - Berrias - Comps 24 km
Mardi 21 mai (Jour 18): Comps - Vallon-Pont-d'Arc : 16,5 km
Mercredi 22 mai (Jour 19) : Vallon-Pont-d'Arc - Bidon 24 km
Jeudi 23 mai (Jour 20) : Bidon - Saint-Martin-d'Ardèche - Saint-Marcel-d'Ardèche 24,5
Vendredi 24 mai (Jour 21) : Saint-Marcel-d'Ardèche - Bourg Saint-Andéol - Saint-Paul-Trois-Châteaux 18,5 km
Samedi 25 mai (Jour 22) : Saint-Paul-Trois-Châteaux - Visan 22,5 km

Dimanche 26 mai (Jour 23) : Visan -Rousset les Vignes 21,5 km
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"Il n'y a pas de hasard, il n'y a que des rendez-vous"